Cheb Bilal, la nouvelle étoile du raï

Adopté par la communauté algérienne en France, Cheb Bilal est en train de devenir une des valeurs montantes du raï. Il sort aujourd’hui son premier album Sidi Sidi
Depuis quelques années, Marseille abrite un chanteur qui pourrait bien devenir la nouvelle étoile du raï. Un style que Cheb Bilal, trente-six ans, souhaite voir s’internationaliser en lui redonnant ses lettres de noblesses émotionnelles. Méconnu en France, tout le monde en Algérie l’appelle Bilalou, où il compte de nombreux fans. Né à Cherchell, près d’Alger, Bilal Mouffok, alias Cheb Bilal, a grandi à Oran. Mais c’est en 1989, au moment de son arrivée dans la cité phocéenne, que l’idée de devenir chanteur de raï a germé en lui. Chantant de bar en bar à ses débuts, il s’est rapidement fait remarquer par la communauté algérienne qui en a fait une référence du genre, émue par son répertoire humaniste. C’est ainsi qu’on l’a vu se produire récemment au Zénith et à Bercy, lors des concerts de soutien aux populations de Bab-el-Oued. Bilal, dont les chansons ont d’abord fait l’objet de cassettes distribuées au Maghreb, vient de signer chez Polydor sortant aujourd’hui Sidi Sidi, son premier album en France. Un enregistrement qui définit les nouveaux contours orientaux de celui qui aimerait " replacer l’émotion au centre de l’expression raï ".
- Quel souvenir gardez-vous d’Oran ?
Cheb Bilal. C’est la patrie du raï. C’est une ville chaleureuse qui ressemble un peu à Marseille. Il y a un art de vivre. Bien que chacun soit concentré sur son travail, on a l’impression que les gens sont tout le temps en vacances. Sur la Corniche, à l’époque, il y avait une quarantaine de boîtes de raï avec plein de Cheb en herbe… c’était vraiment agréable.
- De quel milieu êtes-vous ?
Cheb Bilal. J’avais trois mois quand mes parents ont divorcé. J’ai été élevé par mon grand-père. Il est l’homme que j’admirais le plus au monde. C’était quelqu’un de modeste qui avait une bonne éducation. Il était respecté par tout le monde. Il était tout pour moi. Le jour où il est mort, ça été le début de ma galère. C’est à partir de ce moment que j’ai décidé de quitter Oran pour Marseille où j’ai tenté ma chance. Ce n’était pas vraiment pour devenir chanteur, mais pour changer, voir ce qu’est l’exil.
- Marseille est une ville que vous appréciez ?
Cheb Bilal. Marseille a été un tournant dans ma carrière. Elle a fait de moi ce que je suis. C’est devenu ma ville. Au début, ça n’a pas été évident. Je travaillais dans un petit bar, sans papiers. J’avais peur que la police débarque et m’expulse.
- Comment êtes-vous venu au raï ?
Cheb Bilal. · Oran, je n’étais pas tellement branché raï. J’étais trop sérieux. J’avais dix-huit ans, on m’en aurait donné soixante ! Et jusqu’à maintenant, je n’aime pas les sorties, les boîtes. Il n’y a que lorsque je suis sur scène que je me sens bien : les autographes, le côté vedettariat, c’est vraiment pas mon truc. Après avoir fréquenté les clubs de Marseille, j’ai enregistré ma première cassette en 1997 pour la vendre en Algérie. Je ne voulais pas devenir célèbre, mais dire ce que j’avais sur le cour. J’ai rencontré un petit producteur qui a y a cru. Six mois après, en Algérie, tout le monde en avait entendu parler. J’en ai vendu 3 millions depuis.
- Que disent vos textes ?
Cheb Bilal. Je parle de la réalité, du quotidien, du social, des jeunes qui n’ont plus d’espoir et surtout de ce qu’il faut faire pour s’en sortir. N’oublions pas que le mot raï signifie : " la bonne solution ". Cela ne veut pas dire que je suis un chanteur " engagé ". Si j’ai un message, il s’adresse à tout le monde.
- C’est vrai que Pepsi utilise votre image pour ses publicités ?
Cheb Bilal. J’ai signé avec Pepsi l’année dernière. En général, ce sont les stars qui travaillent avec cette marque. Moi, je l’ai fait pour aider mon pays. Quand ils m’ont fait des propositions, j’ai pensé : " Pourquoi pas un Algérien ? ". Mais ils ont un peu trop forcé sur les images. Maintenant, on me dit : " Bilal, t’es devenu un commerçant. "
- Avez-vous déjà donné des concerts là-bas ?
Cheb Bilal. Pour ma première tournée, j’ai fait quatre villes dans quatre stades dont un grand concert à Alger avec Menelik et 113. C’était du délire. Quand le producteur a vu cela, il m’a aussitôt demandé si je ne voulais pas enregistrer chez une major. Je n’en revenais pas. C’est comme ça que j’ai rencontré la maison de disques Polydor.
- De quelle carrière rêvez-vous ?
Cheb Bilal. Mon souhait serait d’être encore plus connu. Si mes chansons ont plu au Maghreb, elles séduiront en Europe. Je suis curieux de voir comment les gens vont réagir. La trajectoire de Coluche m’a toujours fait rêver. C’était quelqu’un de généreux. Il était loin de l’hypocrisie. La sincérité, l’honnêteté, le respect de la parole donnée… il n’y a pas beaucoup de gens comme ça. C’est un exemple pour moi.
Propos recueillis par Victor Hache
- Album " Sidi Sidi " chez Polydor.

La source

saha bilalos rak bogose
rak fort ou bazour lol

marikan a écrit:saha bilalos rak bogose
rak fort ou bazour lol

merci 1 milliard khouya Salim, barak allah ofik, rak nta tani fort, un grand fan de cheb bilal, orak nachet m3ana, ya3tik sa77a khouya, orebi inchallah i7afdek

de rien khoya bilalos